Littéralement, en japonais, Tokiori signifie les pliures du temps. Les Tokioris désignent les célébrations traditionnelles qui ponctuent les saisons.
Celles-ci sont très présentes dans la culture japonaise. Dans les formes classiques des haïkus, ces poèmes très courts, un mot de saison « le kigo », doit être présent.
Regarder les fleurs – Hanami
Faire la chasse aux feuilles rouges – Momijigari,
Regarder la neige – Yukimi,
Ces activités sont si populaires que des bulletins météo préviennent de l’avancée des saisons. Les gens viennent alors de loin, pour voir les plus beaux jardins ou les plus beaux paysages prendre leurs couleurs. Cela dure quelques jours, c’est éphémère. C’est bien là le symbole de l’impermanence des choses.
Les photos présentées ici ont été réalisées au cours de six voyages au Japon entre 2014 et 2020. Cette découverte d’un temps cyclique si propre à la culture asiatique, en particulier bouddhiste, est venu contredire ma conception occidentale et linéaire du temps. Tout là-bas est un perpétuel recommencement. Tout y a été aussi, pour moi, une constante jubilation pleine d’étonnement tant le Japon, même s’il est moderne n’est pas occidental. J’y retournerai pour y découvrir encore, entre les plis les plus secrets, quelques moments poétiques.
Tokiori veut dire aussi quelquefois, parfois, à ce moment-là